JAPMANGA

Qu'est-ce qu'un manga ?

Si le cinéma est fait d'ombres et de lumières, alors Tokyo est fait d'images: omniprésente dans les rues l'image est nommé ici manga. Le manga c'est l'image dérisoire, celle qui va droit au but et que tout le monde peut aisément comprendre.

Le terme manga a été forgé au XIXe siècle par Katsuhika Hokusaï, célèbre notamment pour ses trente-six vues du mont Fuji.

Cet accolement de deux caractères chinois, désigne tour à tour la bande dessinée, le dessin animé et la caricature de presse. Ce terme générique, et polysémique, est l'équivalent du terme cartoon chez les Anglo-saxons.

Le manga se présente comme un produit bon marché, permettant ainsi à la plupart des autochtones d'acquérir ces revues. Les publications sont imprimées sur du papier recyclé et sont destinées à être jetées après usage dans des poubelles spécialement conçues à cet effet, ou à être abandonnées sur les banquettes des trains en attendant des éventuels lecteurs; faute de quoi, elles auraient vite fait d'envahir les minuscules appartements nippons.

Egalement grands consommateurs de livres et de journaux, les Japonais placent dans le peloton de tête la lecture des mangas. En effet, la population nippone achète régulièrement ces bandes dessinées, qui représentent en volume plus d'un tiers du papier imprimé au Japon (les Japonais consomment plus de papier pour les mangas que pour leur papier hygiénique).

Les histoires débutent le plus souvent leur carrière dans des hebdomadaires pouvant comporter plus de 300 pages, voire même mille pages. Le format habituel des magazines est de 17x23 cm; le papier bouffant, de très mauvaise qualité, leur permet d'atteindre près de six centimètres d'épaisseur.

Chaque histoire, qui fait à peu près une vingtaine de pages, côtoie entre 20 et 50 autres récits selon l'édition et est soumise à l'approbation du public. En effet, des coupons réponses détachables sont insérés dans chaque publication et invitent les lecteurs (appâtés par de nombreuses promesses de cadeaux) à se prononcer sur les séries en cours de publication. Les histoires les plus populaires pourront ainsi se perpétuer durant près de dix mille pages (v.infra).

Il y a autant de thèmes traités que de lecteurs: rien d'étonnant dès lors qu'on retrouve le manga partout et qu'il fasse partie intégrante du quotidien des Japonais. En s'adressant essentiellement à un public autochtone, les mangas se réfèrent surtout aux us et coutumes du Japon. Ils puisent plus volontiers encore dans des faits divers ou dans des problèmes de société actuels, comme les soucis sexuels ou affectifs ou le stress de la scolarité et celui du monde de l'entreprise,..

En théorie, chaque magazine est destiné à un public bien spécifique: on trouve les shõnen manga pour les garçons, les shõjo manga pour les filles, les gekiga manga pour les adultes (au style résolument réaliste). Dans les faits, il n'est pas rare de surprendre un garçon en train de lire des publications pour filles; l'inverse est déjà plus rare, les filles n'appréciant apparemment pas la violence ou l'érotisme affichés dans certaines éditions pour garçons.

Une grande force du manga, réside dans le fait de ne pas proposer que des séries (chaque épisode fonctionne selon le même schéma) mais aussi des feuilletons, c'est-à-dire un récit qui se poursuit d'épisode en épisode. La différence n'est pas mince. Une série permet difficilement aux héros d'évoluer; elle n'offre pas de grandes surprises puisque les rebondissements suivent sagement une trame prédéterminée; elle n'introduit que très rarement de nouveaux personnages, hormis ceux qui servent ponctuellement les besoins d'une intrigue. Le feuilleton, en revanche, offre d'innombrables possibilités. Les aventures de Sangoku, héros du célèbre Dragon Ball, se sont poursuivies pendant prés de 1100 pages. Toute une vie y était illustrée: Sangoku avait douze ans à l'ouverture du premier volume et 66 ans au bout du volume 42.

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